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Par bambou13 le 19 Mai 2013 à 09:16
Une histoire à suivre
Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l’hiver.
Après le grand froid le soleil,
Après la neige vient le nid,
Après le noir vient le réveil,
L’ histoire n’est jamais finie.
Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l’hiver,
Et après la pluie le beau temps.
Claude Roy
Un peintre
Les blancs nuages
Dans le ciel bleu
Les bords sableux
Du blond rivage
Les rayons d'or
Le sombre orage
Le vert feuillage
Où l'oiseau dort.
La belle rose
Charmant décor
Où l'ombre encor'
Tremble et se pose.
Le ru d'argent
Vif ou morose
Qui court... arrose
Les prés changeants.
D'une main sûre
Depuis longtemps
Monsieur printemps
Peint la nature.
Michel Beau
Bonjour !
Comme un diable au fond de sa boîte,
le bourgeon s’est tenu caché...
mais dans sa prison trop étroite
il baille et voudrait respirer.
Il entend des chants, des bruits d’ailes,
il a soif de grand jour et d’air...
il voudrait savoir les nouvelles,
il fait craquer son corset vert.
Puis, d’un geste brusque, il déchire
son habit étroit et trop court
“enfin, se dit-il, je respire,
je vis, je suis libre... bonjour !”
Paul Géraldy
Printemps
Un petit œil jaune
Tout jaune
C’est la primevère,
La première.
Un petit œil tout blanc
Très franc
C’est la pâquerette
Mignonette.
Un petit œil bleu
Malicieux
C’est le myosotis
Tout fleuri.
Un œil de satin
Quel malin !
C’est la violette
Qui me guette.
Auteur inconnu
Une histoire à suivre
Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l'hiver.
Après le grand froid le soleil,
Après la neige vient le nid,
Après le noir vient le réveil,
L'histoire n'est jamais finie.Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l'hiver,
Et après la pluie le beau temps.Claude Roy - Farandoles et fariboles
MarsIl tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c'est pour rire.
Quand les nuages se déchirent,
Le ciel écume de rayons.Le vent caresse les bourgeons
Si longuement qu'il les fait luire.
Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c'est pour rire.Les fauvettes et les pinsons
Ont tant de choses à se dire
Que dans les jardins en délire
On oublie les premiers bourdons.
Il tombe encore des grêlons …Maurice Carême - La lanterne magique
À l’aube du printemps
À l’aube du printemps,
Comme un coucou malin,
Dans le douillet du nid
D’une grive insouciante,
Entre les œufs bleutés,
J’ai glissé mon poème
Pour qu’il sache chanter.
Et maintenant j’attends
L’éclosion avec hâte
Pour savoir si mes mots
Sauront aussi voler.Paul Bergèse
Une graine voyageait
Une graine voyageait
toute seule pour voir le pays.
Elle jugeait les hommes et les choses.
Un jour elle trouva
joli le vallon
et agréables quelques cabanes.
Elle s'est installée sur l'herbe
auprès d'une fontaine,
et s'est endormie.
Pendant qu'elle rêvait
elle est devenue brindille,
et la brindille a grandi
puis s'est couverte de bourgeons.
Les bourgeons ont donné des branches.
Tu vois ce chêne puissant :
c'est lui, si beau, si majestueux,
cette graine.
- Oui, mais le chêne
ne peut pas voyager.Alain Bosquet
L'hirondelle et le poète
"Bonjour, bonjour"
dit l'hirondelle
qui revient nicher
sous mon toit.
"J'ai du printemps
au bout des ailes
et t'apporte des fleurs nouvelles ;
je te suis fidèle"
"Merci, merci,
dit le poète,
de revenir auprès de moi
de l'autre bout de la planète."
et j'avais du bleu plein la tête
car l'hirondelle c'était toi.Michel Beau
Le premier vol de l’hirondelle
Mes ciseaux à peine aiguisés
Coupent le ciel qui se déplace.
Une brasse. Encore une brasse.
Dans l’ouverture de la nasse
- Bon hirondeau chasse de race -
Un moustique s’est enfourné.
Ce petit nid où je suis né
Comme il s’éloigne dans l’espace !
A tire-ligne d’hirondelle
C’est un nom nouveau que j’écris
Et je l’écris à tire-d’aile
Et je l’écris à tire-criPierre Menanteau (1895-1992)
Rondeau de printemps
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.Il n'y a bête ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie;
Chacun s'habille de nouveau:
Le temps a laissé son manteau.René Charles d'Orléans (1391-1465) - Rondeaux
En sortant de l'école
En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doréTout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumésAu-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires
des cinq doigts de la main
tournant ma manivelle
d'un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursinsRevenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la Terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l'hiver
qui voulait l'attraperMais nous sur notre chemin de fer
on s'est mis à rouler
rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a saluésC'était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie du chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmerAlors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture
et en bateau à voiles.Jacques Prévert
Premier sourire du printemps
Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "Théophile Gautier (1811-1872) - Émaux et camées
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Par bambou13 le 11 Mai 2013 à 09:12
Neige
Il pleut du silence,
Des petits flocons,
Tout un blanc silence
Sur notre maison.
Il pleut de la danse
Et des tourbillons,
Une douce danse
De blancs papillons.
Il pleut de la chance
Pour tous les garçons
Qui feront dimanche
Un bonhomme rond.
Monique Hion
La neige au village
Lente et calme, en grand silence,
Elle descend, se balance
Et flotte confusément,
Se balance dans le vide,
Voilant sur le ciel livide
L'église au clocher dormant.Pas un soupir, pas un souffle,
Tout s'étouffe et s'emmitoufle
De silence recouvert...
C'est la paix froide et profonde
Qui se répand sur le monde,
La grande paix de l'hiver.Francis Yard (1976-1947)
Le bonhomme de neige
Savez-vous qui est né
Ce matin dans le pré ?
Un gros bonhomme tout blanc !
Il est très souriant
Avec son ventre rond
Ses yeux noirs de charbon
Son balai menaçant
Et son chapeau melon.Le soleil a brillé,
À midi dans le pré,
Je n'ai rien retrouvé ...
Le bonhomme a filé !Jason Émond
Le bonhomme de neige
Au nord de la Norvège
Vit un bonhomme de neige.
Il n'a pas peur de fondre,
Là-bas, la neige tombe
Pendant de très longs mois,
Il y fait toujours froid.Et le bonhomme de neige,
Bien assis sur son siège,
Regarde les flocons
Voler en tourbillons.Sais-tu ce que j'en pense ?
Il a bien de la chance
Pour un bonhomme de neige
D'habiter la Norvège.Corinne Albaut
Le bonhomme de neige
Un jour, un bonhomme de neige
Eut envie de voyager.Il prit sa belle écharpe beige
Et son bâton de noisetier.A peine arrivé en Afrique,
Il se sentit très fatigué.Il fut piqué par un moustique
À l'ombre d'un grand cocotier.Il fut pris d'une forte fièvre
Et soudain se mit à trembler,Comme tremblent lapins et lièvres
Quand la chasse va commencer.Il transpirait à grosses gouttes,
Il fondait de la tête aux pieds ...Albert Atzenwiler
Le bonhomme de neige
Les enfants du pays m'ont fait naître un beau soir
Au milieu de leurs cabrioles.
Dans ma bouche sans dents, les passants ont pu voir
La pipe du maître d'école !Un béret sur ma tête, posé de guingois,
Dandine son pompon de laine.
Mes yeux au noir regard sont des charbons de bois
Et mes mains de pauvres mitaines.Puis, dans leur folle ronde, ils ont ri de mon nez
Taillé dans une grosse pomme ;
Mais, me voyant pleurer, ils ont dit, chagrinés :
« Il fond déjà, le vieux bonhomme ! »Odette Casadesus
Chanson pour les enfants l'hiver
Dans la nuit de l'hiver
Galope un grand homme blanc
C'est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois,
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village.
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré.
Dans une petite maison
Il entre sans frapper ;
Et pour se réchauffer,
S'assoit sur le poêle rouge,
Et d'un coup disparaît.
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d'une flaque d'eau,
Ne laissant que sa pipe,
Et puis son vieux chapeau.Jacques Prévert
Le printemps reviendra
Hé oui, je sais bien qu'il fait froid,
Que le ciel est tout de travers;
Je sais que ni la primevère
Ni l'agneau ne sont encor là.La terre tourne ; il reviendra,
Le printemps, sur son cheval vert.
Que ferait le bois sans pivert,
Le petit jardin sans lilas ?Oui, tout passe, même l'hiver,
Je le sais par mon petit doigt
Que je garde toujours en l'air...Maurice Carême (1899-1978) - "En Sourdine" (1964)
Fantaisie d’hiver
Le nez rouge, la face blême,
Sur un pupitre de glaçons,
L'Hiver exécute son thème
Dans le quatuor des saisons.Il chante d'une voix peu sûre
Des airs vieillots et chevrotants;
Son pied glacé bat la mesure
Et la semelle en même temps;Et comme Haendel, dont la perruque
Perdait sa farine en tremblant,
Il fait envoler de sa nuque
La neige qui la poudre à blanc.Théophile Gautier
En hiver la terre pleure
En hiver la terre pleure ;
Le soleil froid, pâle et doux,
Vient tard, et part de bonne heure,
Ennuyé du rendez-vous.Leurs idylles sont moroses.
- Soleil ! aimons ! - Essayons.
O terre, où donc sont tes roses ?
- Astre, où donc sont tes rayons ?Il prend un prétexte, grêle,
Vent, nuage noir ou blanc,
Et dit : - C'est la nuit, ma belle !
- Et la fait en s'en allant ;Comme un amant qui retire
Chaque jour son coeur du noeud,
Et, ne sachant plus que dire,
S'en va le plus tôt qu'il peut.Victor Hugo
Bonjour monsieur l'Hiver
- Hé ! bonjour monsieur l'Hiver !
Ça faisait longtemps...
Bienvenue sur notre terre,
Magicien tout blanc.
- Les montagnes t'espéraient ;
Les sapins pleuraient ;
Les marmottes s'indignaient ;
Reviendra-t-il jamais ?
- Mes patins s'ennuyaient ;
Mes petits skis aussi ;
On était tous inquiets ;
Reviendra-t-il jamais ?
- Hé ! bonjour monsieur l'Hiver !
Ça faisait longtemps ...
Bienvenue sur notre terre,
Magicien tout blanc.Patrick Bousquet
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Par bambou13 le 1 Mai 2013 à 08:59
L’écureuil et la feuille
Un écureuil, sur la bruyère,
Se lave avec de la lumière.
Une feuille morte descend,
Doucement portée par le vent.
Et le vent balance la feuille
Juste au-dessus de l’écureuil ;
Le vent attend, pour la poser
Légèrement sur la bruyère,
Que l’écureuil soit remonté
Sur le chêne de la clairière
Où il aime à se balancer
Comme une feuille de lumière.
Maurice Carême
Pêche, pomme, poire
Pêche, pomme, poire, abricot,
Y en a une, y en a une,
Pêche, pomme, poire, abricot,
Y en a un' qui est en trop.
Qui s'appelle
Marie-Margot !Un petit bonhomme
Un petit bonhomme
Assis sur une pomme
La pomme dégringole
Le petit bonhomme s'envole
Sur le toit de l'école.Pomme et poire
Pomme et poire
Dans l'armoireFraise et noix
Dans le boisSucre et pain
Dans ma mainPlume et colle
Dans l'écoleEt le faiseur de bêtises
Bien au chaud dans ma chemise.Luc Bérimont
Fruits d'automne
Je me suis bien régalé de fruits d'automne,
Je me suis bien régalé avec la pomme du pommier.
Je n'ai surtout pas mangé le gland du chêne,
Je n'ai surtout pas mangé le marron du marronnier.
Je me suis bien régalé de fruits d'automne,
Je me suis bien régalé avec la poire du poirier.
Je n'ai surtout pas mangé le gland du chêne,
Je n'ai surtout pas mangé le marron du marronnier.Roland Topor
Le rouge-gorge
Le rouge-gorge est au verger ;
Ah ! qu'il est joli, le voleur ;
Il ne pèse pas plus que plume
Et le vent le balance à son gré
Comme une fleur ;
Ah ! qu'il est joli, le voleur de prunes.Oiseau, bel oiseau d'automne,
Voici l'oseille qui rougit
Dans l'herbe,
Et la feuille du poirier jaune ;
Tout se couvre de pourpre et de vieil or superbe
Avant l'hiver gris.Tristan Klingsor
Les trois noisettes
Trois noisettes dans le bois
Tout au bout d'une brindille
Dansaient la capucine vivement au vent
En virant ainsi que filles
De roi.Un escargot vint à passer :
"Mon beau monsieur, emmenez-moi
Dans votre carrosse,
Je serai votre fiancée"
Disaient-elles toutes trois.Mais le vieux sire sourd et fatigué,
Le sire aux quatre cornes sous les feuilles
Ne s'est point arrêté,
Et, c'est l'ogre de la forêt, je crois,
C'est le jeune ogre rouge, gourmand et fûté,
Monseigneur l'écureuil,
Qui les a croquéesTristan Klingsor
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Par bambou13 le 9 Août 2012 à 05:09
Ma poésie de rentrée pour les CE1/CE2 :
et d'autres poésies sur le thème de l'école :
L'écolière
Bon Dieu ! que de choses à faire !
Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,Revois tes règles de grammaire,
Ton problème, est-il résolu ?
Et la carte de l'Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu ?Aurai-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées ?
Bon Dieu ! que de choses à faire !Maurice Carême(1899 - 1978)
Le cancre
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.Jacques Prévert (1900 - 1977) - "Paroles"
Mon école
Mon école est pleine d'images,
Pleine de fleurs et d'animaux,
Mon école est pleine de mots
Que l'on voit s'échapper des pages,
Pleine d'avions, de paysages,
De trains qui glissent tout là-bas
Où nous attendent les visages
Des amis qu'on ne connaît pas.Mon école est pleine de lettres,
Pleine de chiffres qui s'en vont
Grimper du plancher au plafond
Puis s'envolent par les fenêtres,
Pleine de jacinthes, d'œillets,
Pleine de haricots qu'on sème ;
Ils fleurissent chaque semaine
Dans un pot et dans nos cahiers.Ma classe est pleine de problèmes
Gentils ou coquins quelquefois,
De chansons, de poèmes,
Dont on aime la jolie voix
Pleine de contes et de rêves,
Blancs ou rouges, jaunes ou verts,
De bateaux voguant sur la mer
Quand une brise les soulève.Pierre Gamarra (1919 – 2009)
C’est la rentrée
Cartable nouveau,
Joli manteau.
Livres, cahiers
Et beau plumier...
Cloche a sonné,
Un gros baiser,
Il faut y aller :
C’est la rentrée !
Christian Merveille
La rentrée de Poème
C’est un petit mot
Tout propre et tout beau
Qui ne veut ni école
Ni sac sur le dos.
Il préfère les flaques d’eau
Et les feuilles qui volent,
Il préfère les étoiles
Et les bateaux à voiles...
Pourtant les enfants l’aiment
Le petit Poème,
Alors, tout propre et tout beau,
Son sac sur le dos,
Il court sur les cahiers
Des petits écoliers.
Christine Fayolle
Chahut
Sur le chemin de l’école,
Les crayons de couleur
Sautent du cartable
Pour dessiner des fleurs.
Les lettres font la fête
Debout sur les cahiers,
Elles chantent à tue-tête
L’alphabet des écoliers.
Ciseaux et gommes
Sèment la zizanie,
Ils laissent sur la route
Tout un tas de confettis.
Entends-tu, ce matin,
Le chahut sur le chemin ?
C’est la rentrée qui revient !
Véronique Colombé
Je voulais dans mon cartable
Je voulais dans mon cartable
Emporter mes châteaux de sable,
Mon cerf-volant, des coquillages
Et le portique de la plage.
Maman m’a dit
"Ce n’est pas permis !
Et puis tout ça,ça ne rentre pas !"
Alors j’ai pris un beau stylo,
Pour le goûter quelques gâteaux
Et que des choses raisonnables.
Plus trois petits grains de sable !
Pierre Ruaud
Mon cartable
Mon cartable a mille odeurs,
Mon cartable sent la pomme,
Le livre, l'encre, la gomme,
Et les crayons de couleurs.
Mon cartable sent l'orange,
Le bison et le nougat,
Il sent tout ce que l'on mange,
Et ce qu'on ne mange pas.
La figue, la mandarine,
Le papier d'argent ou d'or,
Et la coquille marine,
Les bateaux sortant du port.
Les cowboys et les noisettes,
La craie et le caramel,
Les confettis de la fête,
Les billes remplies de ciel.
Les longs cheveux de ma mère,
Et les joues de mon papa.
Les matins dans la lumière,
La rose et le chocolat.
Pierre Gamarra
Les crayons
Mais à quoi jouent les crayons
Pendant les récréations ?
Le rouge dessine une souris,
Le vert un soleil,
Le bleu dessine un radis,
Le gris une groseille.
Le noir qui n'a pas d'idée,
Fait de gros pâtés.
Voila les jeux des crayons
Pendant les récréations.
Corinne Albaut
Crayons de couleur
Le vert pour les pommes et les prairies,
Le jaune pour le soleil et les canaris,
Le rouge pour les fraises et le feu,
Le noir pour la nuit et les corbeaux
Le gris pour les ânes et les nuages,
Le bleu pour la mer et le ciel
Et toutes les couleurs pour colorier
Le monde.
Chantal Couliou
Trois escargots
J’ai rencontré trois escargots
Qui s’en allaient cartable au dos
Et dans le pré trois limaçons
Qui disaient par cœur leur leçon.
Puis dans un champ, quatre lézards
Qui écrivaient un long devoir.
Où peut se trouver leur école ?
Au milieu des avoines folles ?
Et leur maître est-il ce corbeau
Que je vois dessiner là-haut
De belles lettres au tableau ?
Maurice Carême
O vieille école
Au cœur de mon vieux village,
Il est un grand toit bleu et gris
Où viennent les tout-petits
Abriter leur compagnonnage:Il y a là des bancs où je me suis assis,
Et sur les vitres où se penchent les feuillages,
L'ombre folâtre
Des songes que j'ai bâtis
Quand j'ai commencé, un peu ivre,
De mettre le nez dans les livres.Au cœur de mon vieux village,
Il est un toit bleu et gris
Où s'en vont les tout-petits
Apprendre à déchiffrer l'univers page à page.Ô vieille école solitaire,
Il me semble qu'un grand mystère
Habite en toi, dont chaque vitre au jour sourit
Et que de clairs oiseaux font palpiter leurs ailes
Entre tes murs, ainsi que dans un nid
D'où jailliraient des étincelles
Vers l'infini.Philéas Lebesque (1859 – 1958)
L'école
L’école était au bord du monde,
L’école était au bord du temps.
Au dedans, c’était plein de rondes ;
Au dehors, plein de pigeons blancs.On y racontait des histoires
Si merveilleuses qu’aujourd’hui,
Dès que je commence à y croire,
Je ne sais plus bien où j’en suis.Des fleurs y grimpaient aux fenêtres
Comme on n’en trouve nulle part,
Et, dans la cour gonflée de hêtres,
Il pleuvait de l’or en miroirs.Sur les tableaux d’un noir profond,
Voguaient de grandes majuscules
Où, de l’aube au soir, nous glissions
Vers de nouvelles péninsules.L’école était au bord du monde,
L’école était au bord du temps.
Ah ! que ne suis-je encor dedans
Pour voir, au dehors, les colombes !Maurice Carême (1899 - 1978)
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